Le texte
Au fil de l'eau
Ô combien infini(e)s
sont les délices que procurent, même fugaces, les retrouvailles avec la nature
! Peu me chaut si d'aucuns préfèrent meubler différemment les novembres
maussades.
(Début du
texte des lycéens) Bohars, objet de ma curiosité, se hisse sur un large
plateau dominant la vallée de la Penfeld. La rivière qui sourd des entrailles
de quelque terrain vague guipavasien, avance, indécise, tantôt lascive, tantôt impétueuse dans le remous suscité par les
imprévisibles à-pics. (Pour les champions) Bordée de
rives aux acores embaumés et aux salicaires rouge pourpré, escortée de lycènes
bleues et de belles-dames orange marbrées de noir et blanc, elle tarde à se
fondre dans l'onde hyaline.
(Pour
confirmés et champions) L'ombre vert olive et la sciène diaprée
dont on ne sait si leur agrée davantage l'ombre ou la pénombre, ont poussé
l'outrecuidance jusqu’à boycotter les
eaux clémentes de l'endroit pour des latitudes moins hospitalières.
(Reprise
pour les amateurs et lycéens) Au détour d'un virage à
quatre-vingt-dix degrés fait irruption un ruisseau qui, en amont, vient
caresser les abords d'un retranchement de forme octogonale surélevé de quelque
huit mètres, dit « motte féodale », correspondant à une position militaire
d'origine gallo-romaine.
(Pause
pour les lycéens) - Dans la sylve voisine, concomitamment à la présence
avérée d'un aiguail matinal tenace, l’hétéroclite espèce animale s'ébroue dans
le microcosme ambiant, témoin la cacophonie joyeuse et débridée de la gent
ailée et, singulièrement, les turlutes jasées des alouettes. Funambule
expérimenté, seigneur des cimes, le facétieux petit-gris, las de ses acrobaties
aériennes, s'attelle à sa quête annuelle de châtaignes.
(Reprise
pour les lycéens) - Comme enserré dans un corset, le modeste ru,
couleur d’argile, progresse, reptilien, vers la petite gare où le cheminot à la
mine charbonneuse, aux commandes du petit train affublé du sobriquet «
patate(s) », assurait, avec une louable constance, le lien économique et
social.
Vers le cœur de la cité, un nouvel affluent
musarde au pied d'un joyau de chapelle erti(e) dans un écrin de
verdure. Par le providentiel prisme des vitraux, les rayons de soleil inondent
l'intérieur de l'édifice, dessinant une fresque lumineuse aux couleurs
harmonieusement étirées.
Pour
confirmés et champions. En prélude à l'hyménée programmé de la
rivière et de l'océan(Océan), notre vaillant « pèlerin » s'invite, par abées de
service interposées, chez les minotiers rencontrés sur son parcours. Quelques
méandres plus loin, la Penfeld affouille son lit dans l'antichambre de la rade
brestoise.
Pour tous. Tel
se présente, dans une agreste quiétude,
ce havre reposant qu’est Bohars.
Texte
rédigé par François Cariou, relu et validé par Henri Le Guen et Marie José Le
Guillou
Variante :
s’attèle
Ouvrages de référence : les dictionnaires Petit Larousse et Petit Robert
2020, le dictionnaire des difficultés de la langue française de A.V. Thomas
(Larousse), et La Majuscule, c’est capital ! de Jean-Pierre
COLIGNON.